dimanche 8 mars 2009

La fête du 8 mars

Déjà deux entrées sur le sujet des femmes, mais en ce 8 mars définitivement, je ne eux pas pas laisser le sujet sous silence.

Nous avons célébré le 8 mars avec près de 400 familles de la communauté de Drey Krahom qui ont été violemment expulsées de chez eux le 24 janvier dernier. Pourquoi souligner cet événement le 8 mars? Parce que la majorité des gens expulsés étaient des mères monoparentales. Comme par hasard, ce sont majoritairement des femmes que l'on retrouvent dans les bidonvilles au coeur e Phnom Penh, les maris et pères étant soient partis travailler àl'étranger, tués ou tout simplement plus là.

C'est grâce à Yara que nous avons pu être témoin de l'événement. Yara travaille pour une ong local membre du Network on Eviction and Re-localisation de notre partenaire NGO Forum. Ce réseau regroupe une trentaine d'organismes communautaires qui travaillent contre les évacuations. NGO Forum travaille avec ce réseau afin de faire du plaidoyer auprès des puissants pour que les politiques cambodgiennes sur l'urbanisme changent et tiennent compte es populations qui occupent les lieux.

Ce genre de travail est essentiel car depuis 10 ans plus de 40 000 personnes ont été évacuées de Phnom Penh, et Amnestie Internationale estime que près de 150 000 Cambodgiens sont présentement menacé d'éviction.

L'histoire de la communauté de Dey Krahorm est particulièrement triste...et commune.

En 2003: la communauté reçoit enfin un titre légal d'occupation du territoire qui reconnaît que cette communauté occupe un territoire public qui ne peut êre vendu.

En 2005, les chef de la communauté ont vendu leur titre à une compagnie. Les chefs ont pris l'argent et ont rien dit pendant un moment.

Janvier 2008: La compagnie émet un ultimatum à la communauté: soit les gens accceptent d'être relocalisé sur un autre terrain de la compagnie, à environ 50 km de l'endroit actuel soit on vous évacuent de force. Environ 250 familles acceptent, 152 résistent.

Et si elles résistent,ce n'est pas pour rien; le site de relocalisation est situé à environ 50 km de leur terrain existant, donc loin du boulot, de l'école, des liens sociaux.Et surtout, il n'y a pas de services de base sur le site.

Ceux qui résistent tentent de poursuivre la compagnie en cours. Ils perdent, car la cour dit que les leaders ont légalement vendu les terres. Ils poursuivent leur plainte, s'organisent, se retrouvent à la radio, publicise leur cause.

À 2 heures du matin, le 24 janvier 2009, la compagnie, avec l'armée et les leaders qu'elle a soudoyé enteprennent la démolition des lieux et l'évacuation des gens. 8 femmes seront gravement blessées. La police bloquera le chemin aux secours. Le 24 janvier 2009 en soirée une clôture bleue est construite et les gens sont dispersés.

Maintenant, les 152 familles qui résistaient demandent que la compagnie paie 2000,00$ par maison. Selon une estimation municipale, ce terrain situé en plein coeur de Phnom Peh en vaut au moins le triple.

Aujourd'hui les résidents ce sont réunis pour dénoncer publiquement la situation et surtout espérent sensibiliser les gens afin que de telles catastrophes ne se reproduisent plus.

Aucun commentaire: