vendredi 9 octobre 2009

Responsabilité? Hein?

300 000 déplacés internes plus tard, après qu'une centaine de camps extrêmement surveillés aient poussés un peu partout dans le nord et à l'est du pays, que les postes militaires se soient multipliés à la vitesse grand V, que deux classes de citoyens soit maintenant chose faite (ceux qui sont libres et les autres), qu'est-ce qu'on fait? Pouvons-nous sérieusement imaginer la paix pas seulement la fin d'un conflit?

Quelle est la responsabilité de la communauté internationale, et la nôtre comme institution, comme citoyen, dans la situation actuelle? Quelle est la responsabilité des gens du pays et que peuvent-il faire? Comment résister, se rébeller, changer le cours des choses quand il n'y a absolument aucune ouverture?, lorsque tu es soit avec nous soit contre nous et qu'il n'y a pas d'entre-deux? Quel espace démocratique, de résistance et de rébellion reste-t-il aux Sri lankais? Et à nous? Comment appuyer la résistance, la liberté de pensée, l'indépendance d'idées, l'humanisme, sans mettre la vie des gens en danger? Comment s'opposer à cette vague déferlante qui n'augure rien de bon pour des milliers d'être humains? Tant de questions, peu de réponses.

Si la survie est signe d'intelligence, la résistance aussi. Il faut saluer le courage et l'intelligence de ceux et celles qui s'opposent et qui dénoncent, appuyer leurs actions. Il faut lever son chapeau à tous les autres qui dans l'ombre permettent à des gens de survivre et apppuyer discrètement leurs actions. Il faut de chez-nous dénoncer et faire circuler l'information. Il faut garder la tête froide et un point de vue humaniste. Il ne faut pas renoncer ni accepter...Hasta siempre!

jeudi 8 octobre 2009

Les dessous d'un conflit ça ne fait pas dans la dentelle!

Ça n'a définitivement rien de beau, les dessus d'un conflit. Est-ce que cette guerre a été menée et gagnée pour les Sri lankais?

Voyons voir:

La rumeur veut que l'Inde et la Chine aient appuyée l'offensive gouvernementale en échange de l'accès et du contrôle de terres et des ports au nord, au sud et à l'est du pays.
Conséquence: les déplacés ne seront plus propriétaire de leur terre et ne seront pas relocalisés sur leurs terres . De fermiers-paysans ou pêcheurs, ils deviendront des travailleurs agricoles.

Endetté jusqu'au cou par le coût de la guerre, le gouvernment du Sri Lanka a, pour la première fois, contracté un prêt auprès du FMI.
Conséquence: Des rumeurs pas farfelues courent sur les conditionalités de ce prêt: réduction du budget pour les services sociaux ( à venir jusqu'à maintenant l'éducation, la santé, le tranpsort, l'eau, aliments de base étaient des services gouvernementaux), privatisation des services, arrivée massive des grandes compagnies agricoles (monsanto serait de la partie)

Pour des raisons de sécurité, le gouvernement aurait déclaré zone à haute sécurité les zones côtières de l'est et du nord.
Conséquence: les villages de pêcheurs ne seront pas relocalisés sur la côte, et les rumeurs les plus folles (?) disent que d'ici quelques années on y verra des hôtels chics.

Évidemment, tout ça il s'agit de rumeurs. Mais à lire Shock Doctrine de Naomi Klein, ça donne des idées. Il faut dire aussi que dans l'après Tsunami les Sir Lankais ont résisté aux gros sabots du model néo-libérale de dveloppement. Alors peut-êtreque ces rumeurs ne resteront que rumeurs...

lundi 5 octobre 2009

Le pouvoir des mots

Souvent, les mots utilisés dénotent l'interprétation que l'on fait de la réalité. Encore plus dans une situation de conflit ou de tension. Dans le contexte actuel plutôt tendu avec les déplacements massifs de la population, l'expulsion de certaines organisations internationales et nationales hors des camps, le choix des mots est un indicateur clair de l'interprétation de la réalité. En voici quelques exempes:

Inmates: Voilà le terme que choississent certaines organisations pour parler des gens dans les camps. Ça dit tout sur ces prisons à ciel ouvert!

Welfare camps: Terme utilisé par le gouvernement et autres organisations pour désigner les camps de réfugiés internes.

Rehabilitation camps: Terme gouvernemental pour parler des camps où sont envoyés les anciens combattants tamouls.

Libération/Libéré versus occupation/occupé: Terme utilisé par tous. “Ce territoire libéré était occupé par...” Ceux qui gagnent libèrent et ce eux qui perdent désignent le gagnant comme l'occupant. Parfois, ils ont bien raison de parler d'occupation!

Souvent les mots qu'on choisi expriment notre pensée. Rien de mieux qu'un pays en fin de guerre civile pour saisir l'importance et le pouvoir des mots. Pas pour rien que les journalistes sont surveillés de prêts!



dimanche 4 octobre 2009

Nouveau pays: Sri Lanka


En fait, le pays n'est pas un nouveau pays pour Développement et Paix, nous y sommes depuis 2005, soit depuis le Tsunami, mais il est nouveau pour moi. En janvier 2010 je prendrai la relève de ma collègue Debbie et serai responsable de la mise en oeuvre de la dernière année du programme Tsunami au Sri Lanka. Ce programme se termine en décembre 2010. Afin de bien me préparer, Debbie m'a proposée de l'accompagner lors de sa visite auprès des partenaires. Me voici donc au Sri Lanka pour quelques jours en route vers le Cambodge.

Pays fascinant le Sri Lanka. Et complexe. Haut taux d'alphabétisation, deux groupes ethniques, Tamouls et Singalais, quatre religions (hindoue, boudhiste, catholique et musulmane), trois langues (singalais, tamil et anglais), un niveau de vie généralement assez élevé.

Mais c'est aussi un pays qui a connu trente ans de guerre civile. Guerre plus ou moins terminée l'été dernier. Qui laisse derrière elle un pays divisé, des milliers de personnes déplacées, un nationalisme exacerbé...un pays où on devient facilement des ennemis de la nation. Dans ce contexte, aucun nom de partenaires ne sera mentionné, mais il sera tout de même possible pour moi de vous jaser du contexte général. Bonne lecture!!!


Quelques liens qui peuvent vous intéresser:

Journaux

Sunday Island

Daily mirror

Livres
En vrac roman et essai:

Only man is vile par William McGowan

Anil's ghost par Michael Ondaatje

Paradise poisoned, John Richardson

If the moon smiled et Turtle nest, Chandani Lokuge