J’arrive tout juste de deux jours de visites terrains dans la province de Quezon Nord, province durement touché en 2004 par des inondations et des glissements de terrain. Visites touchantes et surtout révélatrices : c’est bien beau être maître de ses terres, mais si celles-ci sont sur des zones à haut risque de désastre, est-ce que le jeu en vaut la chandelle? Et surtout comment faire si ce n’est pour prévenir, au moins mitiger les risques de désastres?
Le plus étonnant, du moins à mon sens, est la volonté ferme des communautés de ne pas se relocaliser dans des zones à risques moins élevés. Entêtement déraisonnable? Pas si on creuse un brin : bien sûr rien de pire pour un Filipin que d’être coupé de sa communauté et de son inextricable réseau social (et définitivement relocaliser l’ensemble d’une communauté dans un même endroit n’est pas chose simple!), mais aussi d’un point de vue plus pratique et terre-à-terre : partir pour où et pour gagner sa croûte comment? La résistance au changement est forte et, parfois, juste car on ne cesse pas du jour au lendemain d’être fermier en province, comme ils disent, pour devenir chauffeur de taxi à Manille!
Face à cette situation, notre partenaire Center for Environmental Concerns (CEC) a décidé de mettre la science au profit de la communauté, ou plutôt de remettre entre les mains des gens concernés des outils pour leur permettre d’analyser leur situation et de développe
De façon plus concrète et plus GARaumatique (gestion axée sur les résultats), une analyse partielle des données obtenues (pour que les données soient complètes, le système doit avoir fait au moins 1 an, ce qui n’est pas encore le cas) a permis à ces trois villages de développer des cartes assez détaillées des zones à risque en cas de pluie importantes, de déterminer à plus ou moins de certitude près quand vient le temps pour un village de quitter les lieux et surtout déterminer les endroits pour établir des centre d’hébergement relativement sécuritaires. Un des villages a même expérimenté de façon concrète l’utilité de ces instruments et plans lors de pluies diluviennes d’avril dernier.
Pour le mot de la fin, je laisse la parole à Capitaine (chef de village, ou l'équivalebnt de nos maires) : « If it’s God will that rain comes, then it must be God’s will for us to know how to face it!"
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