vendredi 19 juin 2009

Life on a sugar cane plantation



L’esclavage n’a pas cessé, il s’est simplement raffiné…comme le sucre. J’arrive de deux jours sur le terrain avec PARRDS où nous rencontré certains de leurs membres. J’en ressors bouleversée, pour le moins.

Nous avons visité deux haciendas : Hacienda Esperanza et Hacienda De Benedico, à Negros Oriental. À Esperenzas, 34 travailleurs de la ferme sortaient tout juste d’un mois d’emprisonnement, où ils ont été accusés d’harcèlement envers les gardes de la plantation. À Benedicto, après 13 ans de luttes (1992 à 2005), 1 mort, deux blessés et 4 ans d’opération (2005-2009), la coopérative des fermiers a été reconnue sur le plan national comme étant « the most outstanding farmer coop ».

Sous l’ancien programme de réforme agraire, les travailleurs de plantation avaient l’option de devenir des actionnaires des plantations. C’est-ce que les travailleurs de l’Hacienda Esperanza ont fait. Ils ont signé une entente avec les gestionnaires de la ferme qui leur donnait accès au profit de 388 hectares de plantation, 174 mètre carré de terrain pour leur maison et leur jardin. Surtout, ils devenaient membres du Comité d’administration de la plantation…douce revanche! Et pourtant, 14 ans plus tard, ces fermiers sortent de prison, se retrouvent sans travail, sont sur la liste noire et la compagnie a mis fin à leur contrat. Leur tort : avoir récolté la canne à sucre sur les 388 hectares qui leur reviennent. Exaspérés par la mauvaise foi des actionnaires (égalité et équité ne peut pas seulement dire un droit de vote sur un c.a. après des décennies de régime féodal!), par le fait que leur situation au lieu de s’améliorer empire, ils ont décidé de prendre leur dû. Ils en payent encore le prix et courent le risque de passer entre 2 et 6 ans en prison pour leur geste de…dignité humaine? Une bonne nouvelle : dans la nouvelle loi (CARPER), les sdo « stock distribution option » ne seront plus possible.


Les fermiers de NARB (NAGASI agrarian reform beneficiaries) sont dans une situation différente. C’est sous l’article « compulsory land acquisition » qu’ils ont réussi à obtenir le contrôle de 143 hectares, où il cultivent maïs, riz et des légumes. Ils ont créé une coopérative de 76 membres et ont système rotatif de gestion. Évidemment, tout n’est pas rose et il y doit bien y avoir des petits points noirs dans cette peut-être trop belle photo, mais il faut célébrer, après si longtemps de bataille et une vie de moins, cette reconnaissance nationale de la Coop! Levons notre chapeau au fermier de NARB qui n’ont pas baissé les bras et qui servent maintenant de modèle à bien d’autres!!



CARPER, la nouvelle loi pour la réforme agraire, est aussi loin d’être parfaite, mais reconnaissons et célébrons la lutte et l’unité des fermiers philippins et leur capacité à changer pour le mieux leur situation!

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Pour en savoir plus sur CARPER : PASS CARP EXTENSION WITH REFORM

Pour la triste et belle histoire de ka René et des fermiers de Sumilao, Bukidnon, Philippines.

4 commentaires:

Développement et Paix a dit…

Du beau travail le Blog Geneviève,

Et, du beau travail avec et par les partenaires.

Merci de nous informer via ton Blog, cela nous rapproche de la réalité !

Eric (Info) Martel

Anonyme a dit…

Salut Éric!

C'est l'fun de te lire!!!Merci, aussi pour le mot. Disons que ça demande de la discipline, mais que je suis les traces de Julie :)

Et que le petit ordi du bureau fait une merveille :)

Geneviève

Chantal a dit…

Merci Geneviève de nous tenir informer des petites victoires des fermiers philippins, et à nous éduquer sur leur situation.

J'espère qu'un jour chacun aura sa parcelle de terre et pourra récolter ce qu'il cultive.

Johanne a dit…

Bonjour Geneviève,

Merci beaucoup pour les récits, celui sur la canne à sucre était particulièrement touchant. Ça donne une idée de ce que les gens doivent endurer pour survivre.