mardi 13 mai 2008

Histoire de bonne gouvernance

Le poids de l'histoire me semble si fort ici qu'il est difficile, voir impossible, d'en faire abstraction, d'où l'omniprésence de l'histoire dans les titres!!

Après près de 300 ans de guerres de clans et empiriques avec ses voisins (maintenant le Vietnam et la Thailande), près de 100 ans de colonisation française, une dizaine d'année de régime monarchique, 5 ans de guerre civile, 4 de régime khmer rouge et près de 13 années plutôt chaotiques, il est normal que l'idée de démocratie ne prennent pas tout de suite racine dans les moeurs cambodgiennes.

Plusieurs de nos partenaires au Cambodge travaillent sur la participation citoyenne aux processus démocratiques cambodgiens. Qu'est-ce que ça veut dire? Que certains de nos partenaires, dont le Commune Council Support Project (CCSP) travaillent au niveau communal (municipal), le plus près de la base, pour que les Cambodgiens connaissent et exercent leur rôle et responsabilité comme citoyen. Aller voter est certainement l'une de ces fonctions, mais la plus importante demeure de rappeler, sur une base régulière, les promesses des éluEs , de s'assurer que celles-ci soient mises en oeuvre et aussi, voir même surtout, participer à la sélection des priorités de développement.

Si ces activités de participation et de suivi peuvent sembler simples, elle ne le sont pas dans un pays où depuis trop longtemps il n'est pas possible de questionner le chef, de remettre en question ses décisions et surtout de se permettre d'exprimer publiquement et ouvertement une opinion différente. La peur de la répression, fait certainement partie des facteurs qui empêchent une véritable et surtout vaste, participation citoyenne, mais aussi le poids de la tradition. Il est mal vu de penser différement, de douter et surtout de le dire. Dans ce cas, choisir qui est le mieux placé pour nous représenter et surtout oser se permettre de s'assurer que ce qui a été promis a effectivement été donné et revendiquer ses droits est un défi constant. Défi auquel CCSP, par des projets d'éducation citoyenne tente avec tout de même assez de succès ,de relever.

YRDP mets aussi la main à la pâte de ce grand défi en tentant de développer la pensée critique et la capacité d'analyse de jeunes universitaires. Ce qui peut sembler si évident de prime abord, est loin de l'être dans ce pays. L'idée de trianguler des sources d'informations, de justifier par des faits son opinion, de se demander d'où vient que nous ayons cette opinion n'est absolument pas gagné d'avance ici.

Alors savoir que YRDP travaille auprès d'environ 800 jeunes univertaires pour faire d'eux des questionneurs et des penseurs est plutôt rassurant, car comment un pays eut-il se développer si ses citoyens n'ont pas les capacités de le penser, de l'analyser, de le questionner et par conséquent de le rêver leur pays?

3 commentaires:

Geneviève a dit…

test 1

Geneviève a dit…

test 2

Julie en Afrique a dit…

Merci de nous faire partager tes rencontres cambodgiennes. Il y aurait des liens à faire entre ces organisations et celles du Nigéria qui développent une veille démocratique de leurs élus après de longues années de dictature. L'apprivoisement de la démocratie participative est long mais essentiel. Même chez-nous au Québec, le travail est loin d'être complété...